Diabetes neemt toe bij kinderen
90% des diabètes soignés à l’HUDERF sont des diabètes de type 1
On observe, chaque année, une hausse malheureuse et régulière de 3 % des cas de diabète de type 1. Surnommé diabète « maigre » ou « juvénile », il ne survient quasiment jamais après 40 ans et n’est pas lié à un excès de poids. « Cette augmentation, nous peinons à la comprendre car les facteurs favorisant l’apparition du diabète de type 1 demeurent méconnus. Une prédisposition génétique et certains facteurs liés à l’environnement sont dans le viseur des chercheurs. On peut avoir un enfant qui a une excellente hygiène de vie et qui est touché par cette forme de la maladie », indique le Dr Tenoutasse.
Diagnostic précoce du diabète de type 1 : les signes qui doivent alerter
En Belgique, les enfants diabétiques doivent être suivis par des conventions pédiatriques. Cela permet d’avoir un recensement quasiment exhaustif des cas. On recense en Belgique environ 3.300 personnes de moins de 18 ans touchés par le diabète de type 1. Cette maladie chronique nécessite de multiples injections quotidiennes d’insuline. Elle peut être soignée et actuellement jamais guérie. Le Dr Sylvie Tenoutasse conseille de se rendre chez son pédiatre à la moindre suspicion. Les principaux signes ? Un enfant qui urine plus que d’habitude, qui boit plus, qui perd du poids, qui est très fatigué… Pour les diabètes de type 1 et 2, une prise en charge médicale rapide peut sauver la vie.
Des avancées technologiques pour améliorer de la qualité de vie
Il existe des avancées technologiques qui permettent de mieux réguler la glycémie des jeunes patients. « Nous voulons assurer une qualité de vie optimale à ces enfants pour qu’ils puissent devenir des adultes épanouis, sans complications liées à leur diabète », poursuit la spécialiste. Comme certains patchs qui enregistrent les valeurs en continu. En Belgique, plus de 2500 enfants ont adopté des capteurs de glucose afin de surveiller au mieux leur glycémie. Ce système de capteur est pris en charge par la sécurité sociale. Un plus grand nombre de patients voit sa glycémie maîtrisée. Il y a également moins d’hospitalisations liées à un dérèglement glycémique (de 16 % à 4 %). De plus en plus d’enfants reçoivent l’insuline via une pompe ‘externe ‘ délivrant l’insuline, sans devoir faire d’injections multiples durant la journée.
140 visites d’école par année
Mais il faut bien encadrer les jeunes patients et leurs parents, participer à l’accompagnement de leurs enseignants. « C’est un travail de longue haleine », souligne Luminita Negoita, infirmière spécialisée en diabétologie. « Il faut aussi suivre les évolutions des nouvelles technologies, certains patches permettent aux parents munis d’un smartphone de recevoir un SMS pour une meilleure prise en charge de leur enfant. Les enseignants aussi peuvent être connectés à cette application, en classes vertes notamment. Nous faisons régulièrement des visites dans les écoles. Ce sont des visites importantes, surtout si l’enfant est petit. Il y en a plus ou moins 140 par an (hors période covid).
Le diabète de type 2 : une histoire de gènes et d’hygiène de vie
Le diabète de type 2, qui s’appelle aussi diabète de type gras, survient souvent chez les individus qui ont un excès de tissu adipeux. On le surnomme également diabète de la maturité, car il concerne principalement des personnes plutôt âgées. Cette maladie est en partie génétique et on va retrouver, chez les ascendants du patient, beaucoup plus de diabétiques que dans une famille ordinaire. Son apparition est aussi liée à une mauvaise hygiène de vie : excès de poids, absence d’activité physique, mauvaise alimentation, tendance familiale à l’obésité…
Une augmentation du diabète 2 visible chez les enfants aussi
Ces dernières années, on a noté une augmentation de la patientèle mineure touchée par ce diabète de type 2. Il y a quelques années, aux États-Unis, les experts indiquaient qu’un enfant diabétique sur deux était touché par un diabète de type 2. « En Belgique, ce n’est pas du tout le cas. Parmi tous les enfants diabétiques, moins de 10 % d’entre eux présentent cette forme-là, la majorité présentant un diabète de type 1. Il y a deux décennies, ce pourcentage oscillait toutefois entre un et deux pour cent. Mais on s’attend à une augmentation de cas dans les années à venir », explique le Dr Tenoutasse.
TRAVAIL D’EQUIPE | La promotion de l’hygiène de vie et une prise en charge précoce au cœur du dispositif multidisciplinaire
Des stratégies existent pour prévenir la maladie ou retarder son apparition : favoriser l’activité physique, améliorer la quantité et la qualité de la nourriture ou encore de stopper la prise de poids. A l’Hôpital des Enfants, les équipes des cliniques de Diabétologie, du Sport et de la Clinique du Poids Junior collaborent pour permettre aux patients de bénéficier d’activités et de suivis adaptés selon leur parcours. « En termes de diabète de type 2, notre stratégie commune est de prévenir, plutôt que guérir. Nous parlons du surpoids, d’hygiène de vie lors des consultations de pédiatrie également, aux urgences ou lors d’une hospitalisation afin de repérer et de proposer un bilan aux enfants qui attirent notre attention. L’attention se porte aussi, peu importe les pathologies, sur l’intégration du sport dès que l’état de l’enfant le permet », explique le Dr Beghin, médecin chef. Les patients diabétiques et les patients de la Clinique du Poids Junior ont notamment la possibilité de rejoindre le programme de la Clinique du Sport en partenariat avec les coachs professionnels de Brussels Football, avec qui l’HUDERF a développé un partenariat depuis 2019.
| OFFRE DE SOINS | Ateliers diabéto : demandez le programme !
Selon les pathologies, l’âge, les besoins, les intérêts, l’équipe pluridisciplinaire propose de participer à des ateliers de groupe pour parler en confiance et s’aider mutuellement, sur des thématiques comme les émotions, les sensations, les questions de filles… D’autres ateliers ont une visée éducative, comme les ateliers diététiques pour apprendre de façon ludique et immersive l’importance de la pyramide alimentaire. Les ateliers sont ouverts à tous les patients de notre centre.
| TRANSITION | Un parcours d’autonomisation personnalisé pour faciliter le passage vers l’hôpital adulte
Une fois arrivés à l’âge de 18 ou 20 ans, les patients entament un programme de transition. L’enjeu ? Assurer la continuité des soins, s’assurer que le patient qui a été suivi au sein de l’équipe ne perde pas les acquis et puisse gérer sa maladie de la façon la plus autonome possible. Au moment du passage vers les services « adultes », le patient doit connaître sa maladie, comprendre les décisions relatives à son traitement, savoir comment gérer les symptômes, être en mesure de surveiller et reconnaître les signes d’alerte qui doivent le pousser à se rendre à l’hôpital. En somme, il doit être devenu acteur de sa propre santé. « Concrètement, nous amenons le sujet en douceur et, quand le patient se sent prêt, nous lui proposons une première consultation commune. Nous avons vraiment à cœur de nous adapter à son rythme. Ce passage de la pédiatrie à une prise en charge « adulte » est pour eux synonyme d’autonomie, de davantage de liberté. En revanche, d’autres patients peuvent se sentir lâchés dans la nature. D’où l’importance d’un processus progressif et surtout adapté à chaque patient », explique le Dr Tenoutasse.
Plus d’informations : Diabétologie – HUDERF
MOTS-CLÉS : DIABETOLOGIE, JOURNÉE MONDIALE